Le blocage inspiratoire et l'attaque
Quand Tsvetan nous demande " gonflez,... bloquez ", que se passe-t-il vraiment, que doit on faire?
Ce blocage inspiratoire est une des clefs de " l'attaque "
Il nous faut pour bien comprendre ce qui se passe faire un petit rappel de physiologie et d'anatomie respiratoire
Les cordes vocales, la glotte :
La glotte est le segment du larynx qui comprend les cordes vocales, juste à l'entrée de la trachée qui conduit l'air dans les poumons.
Les cordes vocales constituent l'organe anatomique de la phonation.
Ce sont des replis des membranes muqueuses du larynx, au niveau de la glotte, dont la mise en vibration produit les sons
Cordes vocales écartées = "glotte ouverte"
A gauche vous pouvez voir une photographie des cordes vocales prise au cours d'une laryngoscopie.
A droite, le schémas montre l'écartement variable des cordes vocales au cours de la phonation et de l'inspiration plus ou moins profonde.
Un point important est que lorsque les cordes vocales sont accolées, ("glotte fermée"), la glotte empeche alors totalement le passage de l'air.
Le contrôle de l'expiration, l'attaque :
- Si on fait un effort expiratoire important - comme quand on bloque la respiration pour soulever une charge ou lors d'un effort de toux - alors que l'on est "glotte fermée", la pression augmente dans les poumons, et l'air contenu dans la trachée, bloqué par la fermeture de la glotte est ainsi sous pression.
- Dans ces conditions, si on ouvre la glotte pour émettre un son, l'air sera brusquement expulsé à travers les cordes vocales, conduisant à un son "explosif" comme le bruit d'un ballon qu'on crève.
Attention : même sans faire d'effort expiratoire volontaire, lors de l'arrêt de l'inspiration en relachant tout simplement l'effort que l'on faisait pour inspirer, la glotte se ferme, et la pression dans la trachée augmente conduisant alors à une sonorité excessive au moment de l'émission du son.
Tout l'art du contrôle respiratoire avant l'attaque consiste donc a effectuer un "blocage inspiratoire à glotte ouverte" c'est à dire a inspirer profondément, et - parvenu au volume maximum (ou au volume souhaité) - a maintenir l'effort des muscles inspiratoires alors que l'on n'augmente plus le volume pulmonaire, pour maintenir pendant cet arrêt la "glotte ouverte".
Dans ce cas, l'attaque, le premier son émis au moment de l'ouverture des cordes vocales, ne dépendra que du contrôle de votre effort expiratoire: simple relachement des muscles inspiratoires, (éventuellement en maintenant un certain degré de contraction), ou expiration plus forte pour accentuer l'attaque, en fonction de ce que Tsvetan vous demandera.
- Si l'expiration est trop forte, l'attaque est trop forte, et on se rattrape en diminuant l'effort expiratoire
- Si l'expiration est trop faible, l'attaque est trop faible elle aussi et on se rattrape en renfor9ant l'effort expiratoire.
Ces 2 situations ne sont pas acceptables et produisent un effet désastreux pour les auditeurs
Tout l'entraînement consiste donc à affiner le contrôle de son expiration, pour avoir dès le début de l'attaque le niveau souhaité.
Il n'est pas inutile pour cela de voir les mécanismes de l'inspiration et de l'expiration...
Inspiration / Expiration :
Quand on est en fin d'expiration spontanée, il y a un équilibre parfait entre les muscles inspiratoires et expiratoires. On est dans un état de relaxation.
L'inspiration est active : elle met en jeu le gonflement de la cage thoracique, ce qui est assez naturel, mais ne mobilise pas la partie la plus importante du volume pulmonaire. C'est en contractant le diaphragme et en relachant les muscles de la sangle abdominale (en gonflant le ventre...) que l'on augmente le plus le volume respiratoire. C'est ce à quoi il faut s'entrainer.
L'expiration elle est passive, tout au moins au début, mais au dessous d'un certain volume, il faut contracter les muscles de la sangle abdominale pour faire remonter les viscères vers le thorax et poursuivre l'expiration qui est alors active.
Pour le chant, il faut controler en permanence l'équilibre inspiration / expiration avec une tension des muscles respiratoires, permettant (notmment avant l'attaque) de maintenir le volume pulmonaire à un certain niveau, tout en gardant la glotte ouverte pour que la pression de l'air n'augmente pas dans les poumons.
C'est tout simple...